NORD, KIVU, RDC:- Les déplacés venus de Rutshuru ayant fui la guerre du M23 et cantonnés à Kanyaruchinya à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Goma vivent dans des conditions très difficiles. Près de deux ans après leur installation dans ce site, ces déplacés vivent toujours dans des maisons de fortune, d’autres sous des moustiquaires et bâches troués faisant face à toutes les intempéries possibles, dont la pluie et le froid.
A plusieurs reprises, ces derniers et plusieurs autres organisations de défense de droit de l’homme ont décrié les conditions dans lesquelles ils vivent mais aucune amélioration n’a été enregistrée dans ce sens. En plus de l’état pitoyable dans lequel se trouvent leurs maisonnettes, le nombre des toilettes semble être moins nombreux que la population vivant dans le camp où plusieurs blocs n’ont pas de lieux d’aisance. Ces paisibles déplacés sont obligés de faire leur besoin dans la brousse avec tous les dangers qu’ils courent. Ils sont souvent obligés d’utiliser aussi le peu de portes soit des écoles, soit des églises proches.
Nous n’avons que 3 toilettes pour une si grande population. Pire encore, ces portes appartiennent à l’école Bujari. Pour dire que quand les élèves sont là, nous n’avons pas accès. Et quand ils rentrent, ils laissent dans un mauvais état, ce qui nous expose encore. indique Habamugisha Gasore, un déplacé cantonné à Kanyaruchinya.
Domitilla Nguwaneza de son côté indique que sa fillette est obligée de déféquer dans la cour par manque de lieu approprié pour se soulager .
Je n’ai pas d’argent pour acheter un pot pour ma fillette de 4 ans. Elle a l’habitude de faire ses besoins à même le sol puis je me charge de débarrasser ces déchets pour la brousse. Malheureusement nous n’en avons presque plus. Elle fait ses besoins et ça reste sur place, a indiqué cette dame.
Face à cet état des choses, dans le camp , certains jeunes menacent déjà d’entrer dans la rue pour réclamer de bonnes conditions. C’est le cas de Dukuzimana Josué, un jeune qui a fui Kibumba. Il réclame le rétablissement de la sécurité pour qu’ils regagnent leur milieu naturel ou que le gouvernement améliore la situation dans le camp pour leur bien-être.
Je suis prêt à descendre dans la rue s’il le faut. Et nous le ferons avec les autres parce que nous sommes fatigués. On n’est pas à mesure de nous procurer la paix, et les toilettes aussi causent problème. En quoi sont-ils utiles pour nous, s’est interrogé ce jeune visiblement enragé.
Pour savoir sur les conséquences sanitaires depuis cette situation, un professionnel de santé sur place a indiqué que les maladies féco-orales hydrique montent en flèche déjà depuis un moment d’où quoi mettre la puce à l’oreille.
Kanyaruchinya est le site qui abrite le plus grand effectif des déplacés. Avec les nouveaux affrontements qui se sont accentués sur la ligne de front à Kibumba et Buhumba dans le territoire de Nyiragongo, une nouvelle vague des déplacés est venue s’ajouter à d’autres qui, selon les organisations de Nations unies intervenant dans ce site étaient estimées à 150.000 personnes.