La ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo, est plongée dans un chaos sans précédent après que le groupe rebelle M23, soutenu par des forces rwandaises, a pris le contrôle de cette métropole stratégique et commerciale.
La chute de Goma lundi dernier, après des jours de combat intense, les rebelles du M23 ont réussi à s’emparer de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Les affrontements ont laissé des traces indélébiles sur la ville, avec des infrastructures endommagées, notamment l’aéroport, des hôpitaux débordés, et des rues jonchées de débris et de véhicules brûlés. La ville, qui compte plus de 2 millions d’habitants, est devenue un symbole de la récente escalade du conflit.
La situation humanitaire est critique. Des milliers de résidents ont été déplacés, et la ville manque cruellement de nourriture, d’eau et de services médicaux. Les hôpitaux sont à court de fournitures, et le nombre de blessés dépasse largement les capacités d’accueil. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et d’autres ONG ont lancé des appels d’urgence pour l’acheminement d’aide humanitaire, mais les routes bloquées et les combats sporadiques compliquent les efforts de secours.
Les forces du M23 tentent d’imposer un nouvel ordre public, mais la situation reste volatile. Des actes de pillage ont été signalés, et la prison centrale a été incendiée, permettant l’évasion de centaines de détenus. Les patrouilles rebelles sont omniprésentes, mais n’empêchent pas totalement les violences. Les soldats congolais et les milices locales, comme les Wazalendo, qui se sont opposés à l’avancée du M23, sont soit en fuite, soit en train de se rendre.
La prise de Goma par le M23 a provoqué une onde de choc dans toute la région et au-delà. Les manifestations à Kinshasa, la capitale, expriment un soutien aux forces de défense et une colère contre l’intervention présumée du Rwanda. Des ambassades étrangères ont été attaquées par des manifestants qui accusent certains pays de complicité avec le M23. La communauté internationale, y compris les Nations Unies, a condamné le soutien de Kigali aux rebelles et appelle à un cessez-le-feu immédiat.
La vie des habitants de Goma est devenue un cauchemar. Sans électricité, sans eau courante, et avec une communication limitée, les Gomatraciens s’efforcent de survivre. Les marchés sont fermés, les prix des denrées alimentaires ont flambé, et la peur des représailles ou des combats récurrents maintient tout le monde en alerte.
L’occupation de Goma par le M23 pose des questions sur le futur de la région de l’est du Congo, une zone déjà marquée par des décennies de conflits. La possibilité d’une guerre régionale plus large est une préoccupation majeure, avec des appels à des négociations de paix et à une intervention plus marquée de la communauté internationale pour stabiliser la situation.
Goma est une ville en plein chaos, où la vie quotidienne est suspendue entre la survie et l’espoir d’une paix prochaine. La communauté internationale, les ONG et les parties prenantes locales sont à un tournant crucial pour répondre à cette crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.

