Uvira, Sud-Kivu: Tenue ce jeudi 04 décembre 2025, dans la salle de réunions du centre Stephano Amadou de Kavimvira d’une séance d’échange sur la lutte contre les violences basées sur le genre avec un accent sur celles faites aux femmes et filles. L’activité est effectuée en faveur d’une centaine de femmes, leaders communautaires, autorités locales, sinistrés, déplacés et familles d’accueil. Organisée par le Centre de Développement Intégral de l’Enfant Rural (CEDIER) avec l’appui de la coopération allemande GIZ/VSGB, cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles, célébrée cette année sous le thème : « Tous mobilisés pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles ».
Selon Armel Rusake Rutebeza, chargé de programme de CEDIER, cette séance avait pour objectif d’impliquer les communautés locales dans le processus de prévention et de lutte contre les violences sexistes, en particulier celles subies par les femmes et les filles. L’activité vise à échanger sur les efforts déjà fournis au niveau local pour réduire les risques de violences, mais aussi à comprendre les facteurs qui favorisent les violences basées sur le genre. L’analyse de ces réalités permettra de définir des actions adaptées, a-t-il expliqué.
Cette initiative se déroule dans le cadre du projet « Ma Voix contre les Violences Basées sur le Genre au Sud-Kivu », à travers lequel le CEDIER entend renforcer les capacités des communautés afin de les rendre actrices du changement. Notre organisation reste engagée à accompagner, sensibiliser et responsabiliser les populations pour faire parvenir à chacun l’information qui sauve en rapport avec la lutte contre les VBG, a ajouté Armel Rutebeza.
Les participants ont salué cet échange, qu’ils jugent nécessaire dans un contexte où les violences à l’égard des femmes et des filles atteignent un niveau préoccupant. Pour Madame Nogera Sarah, résidente du quartier Kavimvira, la pression sociale et les coutumes rétrogrades continuent de réduire les femmes au silence. Certaines femmes n’ont pas la parole dans leurs familles. Le poids des traditions les empêche de dénoncer les violences qu’elles subissent, notamment les viols et autres. Beaucoup d’elles craignent d’être rejetées ou déshonorées, témoigne-t-elle avec inquiétude. Selon elle, il y a aussi des hommes qui sont victimes des violences de la part de leurs épouses mais également certains enfants subissent des violences de la part de leurs parents.
Elle appelle CEDIER et d’autres organisations locales à poursuivre et intensifier les sensibilisations, soulignant que les femmes subissent encore des violences physiques, psychologiques et désormais numériques, souvent dans l’indifférence générale. Cette mobilisation collective constitue un pas prometteur vers la construction d’un environnement plus juste, plus sûr et plus égalitaire pour les femmes, les hommes et les enfants.

